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Chaunu : « Les caricaturistes ne sont pas des journalistes “

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Actualité, Presse

Chaunu – Ouest France 19/05/18

Chaunu, de quoi parle votre spectacle ?

C’est un stand-up, où je caricature en direct. Ce spectacle, c’est comme un JT. Sauf que le présentateur n’a ni images ni correspondants, et se base donc sur le dessin. L’actualité de la semaine est traitée, de Notre-Dame-des-Landes à Donald Trump. Le personnage central, c’est le président de la République, Emmanuel Macron. C’est un peu notre serial killer, qui a balayé toute la classe politique en peu de temps, tout en ayant un côté gendre idéal.

Comment réussissez-vous à dessiner tout en faisant le show ?

J’ai toujours fait ça. Quand j’étais gosse, je dessinais déjà en parlant. C’est sûr que les dessinateurs de presse n’ont pas vocation à créer sur scène en faisant le clown en même temps ! Mais, je me suis dit, il faut que je fasse ça dans ma vie. Je tourne depuis deux ans : au début, c’était une mise en danger personnelle. Il y a tellement d’humoristes aujourd’hui, que, pour monter sur scène, il faut arriver avec un truc original pour ne pas être noyé dans la masse.

D’où vient cette envie de monter sur scène ?

J’ai eu l’idée après les attentats de Charlie Hebdo, qui ont mis sous les projecteurs brusquement les dessinateurs de presse. Je me suis dit que j’avais des choses à dire sur la vie d’un caricaturiste. Petit à petit, c’est devenu un spectacle, qui me permet de sortir du champ statique du dessin. C’est aussi un moyen de dire, qu’après le drame, la vie continue. Et de montrer quelqu’un qui a toujours vécu de ce métier. Même si on ne devine pas forcément en me voyant que je suis caricaturiste : on s’imagine des barbus avec une pipe, une boucle d’oreille et un catogan. Moi, j’ai plutôt la tête d’un vendeur de voitures (rires) !

Votre spectacle change de villes en villes

Oui, car je me base sur l’actualité. Dans ce spectacle, il y a une partie écrite et une forte partie d’improvisation. Je fais aussi monter des gens sur scène. Je les interviewe, tout en les caricaturant. Je choisis surtout les personnes qui ont une tronche. En tout, je dessine cinquante à soixante caricatures rapides et précises en une heure et demie. C’est une prouesse, alors qu’on imagine souvent les dessinateurs comme des artistes qui prennent leur temps. Le public peut les voir se réaliser en direct grâce à l’écran géant.

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